
À l’origine, je travaillais sur les marchés financiers en
Allemagne, puis en France dans une banque privée. Ma femme pensait épouser un banquier et trois mois après notre mariage, nous sommes venus vivre dans le bordelais. La banque allemande pour laquelle je travaillais fermait son agence à Paris, le mari de ma mère m’a proposé de venir travailler avec lui à
Bordeaux. Dans la famille, nous avons toujours eu des
caves et de belles
bouteilles, je suis un vrai passionné, et n’ai pas hésité à 30 ans de quitter Paris pour apprendre le métier du vin et vivre à la campagne.
J’ai donc fait mes premières armes au
Château de Malleret où j’ai appris le métier, repris des études de viticulture pour parfaire ma formation. Nous avons acheté la propriété en 1992 car
Château Doyac avait un très joli
terroir argilo-calcaire, et c’est ce qui m’a plu d’emblée. Le vignoble compte 34 ha plantés (80%
Merlot et 20% Cabernet-Sauvignon). Sur ce type de sol, le
Merlot convient très bien. J’adore les
vins de la Rive droite donc j’ai plutôt envie de faire un vin chaleureux plutôt qu’un
Médoc trop fermé. Cela correspond à mon goût ! Je privilégie le
fruit, la fraîcheur, un vin facile à boire assez
jeune sans avoir à attendre 10 ans avant de l’apprécier.
Nous avons entrepris de rénover les
vignes et les bâtiments en construisant des
chais parfaitement adaptés et suffisaient spacieux pour travailler dans les meilleures conditions. Nous avons des cuves inox thermorégulées, nous vinifions avec les conseils de Éric Boissenot, un super œnologue, avec qui je partage la même compréhension du vin. Nous faisons le conditionnement à la propriété, maîtrisons ainsi le vin de la vigne à la bouteille.
Le vin est élevé pour moitié en
barriques (50% bois neuf), cela permet d’éviter que le boisé domine le
fruit, je cherche le bon équilibre. Les
cuvaison sont assez courtes pour privilégier la
finesse des
tanins. Les
rendements sont limités à 48 hl/ha , notre objectif étant d’avoir des
raisins mûrs et sains avant la vendange. Nous récoltons très rapidement, le vignoble étant d’un seul tenant à Saint-Seurin-de-Cadourne. Toute la propriété est sur un plateau
argilo-calcaire. Je viens de racheter 6 ha de
vignes à M. Gautreau de Sociando-Mallet, et j’en suis ravi. J’ai complanté le vignoble en augmentant la densité de plantation et en faisant un véritable choix sur le
porte-greffe que je sélectionne le moins vigoureux possible. Cela nous oblige à ajouter du
fer à la vigne et permet surtout d’obtenir une très bonne maturité du Cabernet-Sauvignon. Nous menons le vignoble en lutte raisonnée avec des engrais bio.
Nous produisons 60% de premier vin (
Château Doyac) et 40% de second (
Château La Madronière) c’est le nom d’une parcelle. Notre second vin est très présent en restauration (80% en France) et
Château Doyac est vendu 50% à l’export, aux États-Unis surtout, et 50% en France. Je commercialise les
vins via le négoce de
Bordeaux ou en direct avec des agents européens, nous ne vendons pas en grande distribution, développons la vente aux particuliers, et avons une belle clientèle parisienne qui aime nos
vins.
Mon épouse Astrid travaille avec moi. Elle faisait du théâtre à New-York, adore vivre à la campagne, et nous ne sommes qu’à une heure de
Bordeaux et tout près de la mer. Pour la qualité de vie et m’adonner à mon autre passion, le surf, c’est parfait.
Le 2008 est remarquable. Une très belle
couleur, beaucoup de
fruit, de concentration, une jolie
finesse des
tanins. Le vin est très
fruité grâce à la qualité des
sols calcaires de Doyac, c’est une particularité qui me tient à cœur. C’est un vin que l’on peut garder 6 à 8 ans mais qui peut être également apprécié plus tôt.”